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  • Posté le 9 juillet 2021 / 146 visites

CTAC du 8 juillet 2021 : Déclaration liminaire

Si la crise sanitaire a de nouveau confirmé le rôle irremplaçable de la fonction publique et de ses agent·es, force est de constater que le pouvoir exécutif poursuit sa politique libérale néfaste aux services publics.

Alors que les revenus des agents restent désespérément en inadéquation avec leur implication, ce que les syndicats sont unanimes à le dénoncer, la ministre de la fonction publique vient de confirmer son refus du dégel de la valeur du point d’indice comme de toute augmentation générale.

La CGT condamne la poursuite de cette politique d’austérité dont les effets sont dévastateurs pour le pouvoir d’achat des personnels. Sans revalorisation forte et urgente de la valeur du point, sans mesure générale, les salaires et les carrières continueront de se dégrader de manière aggravée et les inégalités entre les femmes et les hommes ne pourront être résorbées.

Seule avancée, à mettre au compte des mobilisations et de notre action déterminée et continue, certaines mesures concernant les bas salaires et celles pouvant conduire à des carrières moins longues notamment vont dans le bon sens bien que parcellaires. Cependant, les déclarations de la ministre parlant de 40 à 100 euros mensuels d’augmentation relèvent de la manipulation. Inclure les 15€ bruts de Protection Sociale Complémentaire qui seront versés à compter du 1er janvier 2022 cela n’est pas de la rémunération !

Malgré sa très faible légitimité, ce gouvernement persiste dans des velléités de réforme comme celle des retraites et continue à appliquer des réformes qui rencontrent une opposition unanime.

Ainsi, la mise en application de la loi de la transformation de la fonction publique qui porte atteinte au fonctionnement des instances et à l’esprit même du dialogue social : en remettant en cause les organisations syndicales et leur représentativité ; en remettant en cause des instances compétentes sur les missions, structures et les conditions de travail, et celles qui permettent d’assurer la défense individuelle des personnels mais aussi en réduisant la capacité des OS à prendre en charge l’ensemble des problématiques des agents.

En plein accord avec les revendications fédérales dans la plateforme Notre ambition pour Bercy, nous réclamons la suspension de toutes les réorganisations et transferts de missions.

Nous voulons ici affirmer notre solidarité avec nos camarades et agents de la DGFIP qui voient se dégrader de manière radicale leurs conditions de travail, qui subissent saignées dans les effectifs et réorganisations. Cela conduit à une dégradation du maillage territorial (à Paris la moitié des sites sont supprimés) et donc de la qualité du service public. Ils seront en grève demain 9 juillet.

Nous avions déjà exprimés notre opposition à la restructuration de la DGE, nous voyons qu’elle se poursuit pour tenter de prendre mieux en charge le sujet majeur de l’industrie.

Nous avons pris connaissance du projet Ambition SG qui nous semble aussi malheureusement porteur de profondes régressions pour les agents.
C’est certain, nous n’avons pas la même ambition, celle du bien être des agents oui, mais pas en mettant en place une politique visant à prioriser l’offre de services à tout prix y compris en externalisant et contractualisant.
Comment oser tranquillement parler du bien être des agents quand dans le même temps, on les soumet à plus d’inégalités dans les rémunérations et les carrières, plus de mobilités contraintes et qu’on saborde l’action sociale ! Pour le ministère les agents sont des variables d’ajustement, comme le démontre l’augmentation de 1 point seulement du volume des promotions pour les catégories C et B.

A la CGT, nous savons que les premiers responsables de la situation sont nos dirigeants, qu’ils soient du gouvernement ou des entreprises. Nous ne nous trompons pas de cible. La transformation de la fonction publique porte également et nous le déplorons aussi le changement radical de la conception et de la reconnaissance de l’encadrement de direction, dont l’indépendance vis-à-vis du politique dans le cadre de la continuité du service public va laisser place au devoir de loyauté.

Et l’encadrement de direction se retrouve seul face aux injonctions contradictoires venues de plus haut. Seul comme trop souvent les cadres face aux agents dont ils ont la charge. Les cadres qui ont été sollicités pour réorganiser les process de travail, garantir la continuité de l’activité et la santé des équipes, font part d’une augmentation de leur temps et charge de travail.
Nous ne les oublions pas quand la CGT rappelle que l’employeur se doit de donner une charge de travail raisonnable permettant à chacun.e d’exercer son droit à la déconnexion. Quand la CGT propose une autoévaluation du temps de travail des agents au forfait jours et une alerte en cas de dépassement de la durée légale du travail.

Depuis le début de la crise sanitaire, la situation des femmes s’est aggravée et les derniers plans d’action n’ont pas permis de s’attaquer aux inégalités de salaires et de carrières que subissent les femmes, pourtant majoritaires au sein du ministère.
C’est pourquoi, la CGT vous rappelle, une fois de plus, notre volonté d’engager des négociations sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au ministère.

Au quotidien, et plus encore en temps de crise, les services publics sont pour la population un rempart contre l’exclusion et les inégalités. Même s’ils sont attaqués en permanence, ils demeurent une véritable force pour notre pays tant pour les citoyens que pour les entreprises ; Le service public n’est pas un coût, mais une richesse.

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