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  • Posté le 6 juillet 2016 / 140 visites

50 entrepreneurs, cadres dirigeants et supérieurs appellent au dialogue sur la Loi Travail

Dans une tribune intitulée Il est urgent et vital de retrouver rapidement une cohésion sociale et économique dans le pays et publiée par l’Humanité le 3 juillet, 50 entrepreneurs, cadres dirigeants et supérieurs appellent au dialogue sur la loi Travail, estimant que « le gouvernement s’entête et refuse tout échange constructif ». Ils considèrent que « la loi Travail, en rompant avec les régulations sectorielles au niveau de la branche risque de généraliser les logiques de dumping social et économique » et pointent les incertitudes sur sa capacité à créer des emplois.
Peu habitués des expressions publiques, ils ont décidé, « Compte tenu de la gravité de la situation […] de prendre la parole […] pour appeler le gouvernement à renouer instamment la discussion afin de sortir de ce blocage par le haut et de permettre un débat serein à l’Assemblée Nationale. »
Parmi les signataires figurent notamment Daniel Sommer, PDG Groupe Speed Rabbit Pizza - Mezzo di Pasta - Mania, Anthony Gratacos, President, SAS Gratacos Père et Fils, et Marie-José Kotlicki, cadre supérieure au ministère des finances, et secrétaire générale de l’UGICT-CGT.

« Il est urgent et vital de retrouver rapidement une cohésion sociale et économique dans le pays »
Que ce soit dans l’industrie, le numérique, les sciences, la médecine, les arts, le sport et dans beaucoup d’autres domaines encore, notre pays continue d’enregistrer de nombreux succès, en France et à l’international. La France est un pays respecté à travers le monde. Nous qui voyageons beaucoup à l’étranger pour nos activités professionnelles, le constatons régulièrement.
Sur le plan économique, depuis quelques semaines, les investissements repartent dans notre pays tout comme la consommation des ménages. Tout cela reste fragile et conjoncturel, mais cette légère embellie économique est le produit de la mise en commun des intelligences et des savoir-faire.
Cette mince reprise est aujourd’hui mise en péril par la crise sociale qui s’est installée en France autour de la loi Travail depuis trop longtemps. Chacune des parties a fourbi ses arguments. Les points de désaccords sont identifiés.
Le gouvernement croit détenir toute la vérité. Pourtant, une bonne partie des Français ne partage pas ses positions et l’exprime, certains par des actions, des grèves, d’autres à travers des sondages d’opinion (67 % des Français opposés à la loi Travail, sondage 19 juin Harris Interactive pour LCP-Assemblée nationale). Beaucoup de Français ne perçoivent pas, ni l’impact positif que cette loi pourrait avoir sur la création d’emploi, ni les améliorations qu’elle pourrait apporter pour les entreprises. Or, le gouvernement s’entête et refuse tout échange constructif. Aujourd’hui, la situation est bloquée.
Par notre position stratégique dans l’entreprise, nous constatons les méfaits sur l’économie et l’emploi de la vision court-termiste qui prédomine dans la gouvernance des grands acteurs économiques. Nous connaissons l’impact dévastateur du dumping social et économique qui fragilise la pérennité de l’investissement dans les entreprises, notamment dans les PME. La loi Travail, en rompant avec les régulations sectorielles au niveau de la branche risque de généraliser ces logiques.
Pendant ce temps, les ennemis de la démocratie comptent les points en silence, usent de démagogie pour engranger les mécontentements. Ils s’apprêtent à sortir du bois le moment venu. Quel en sera alors le prix à payer pour notre économie, pour nos entreprises ?
Face à ces dangers et aux diverses provocations violentes qui se développent en marge des manifestations, il est indispensable de retrouver dès que possible une cohésion sociale et économique dans notre pays.
Pour cela, la seule solution dans une démocratie demeure le dialogue. Un dialogue apaisé, sans provocations et qui conduise à des avancées sociales. Il est temps que des négociations s’engagent afin de parvenir à un accord qui apporte de nouveaux droits pour les salariés.
Compte tenu de la gravité de la situation, nous avons décidé aujourd’hui de prendre la parole en lien avec nos responsabilités professionnelles de cadres dirigeants et supérieurs. Issus de tous horizons, de tous secteurs d’activité, de toutes sensibilités, nous appelons le gouvernement à renouer instamment la discussion afin de sortir de ce blocage par le haut et de permettre un débat serein à l’Assemblée Nationale. Ce faisant, nous exprimons aussi notre responsabilité de cadres et de dirigeants".

Signataires :
• Corine Albert, responsable mobilité et programmes RH, SNCF Logistics
• Gérard Alezard, ingénieur retraité, vice-président d’honneur du Conseil Économique et social
• Albert Ancona, cadre supérieur industrie informatique
• Nathalie Amblard, cadre supérieure industrie informatique à ATOS
• Bernard Belin, directeur de centre d’insertion
• Frédéric Boccara, administrateur Insee, Hors classe, personnalité qualifiée au CESE
• Alain Bonhomme, inspecteur général des affaires culturelles honoraire
• Michael Bertini, directeur General de l’Atelier des Compagnons
• Yoan Blanc, dirigeant, SWYD - Artisans d’image
• Jean-Michel Bonheur, responsable du service comptable du siège, groupe La Poste
• Carlos Bowles, cadre supérieur et représentant du personnel de la Banque Centrale Européenne
• Eric Buttazzoni, cadre supérieur, ancien administrateur de GDF
• Manuel Canevet, dirigeant d’une société de conseil, Nantes
• Paulo Carvalho, responsable du pôle immobilier de la CAIXA
• Sandrine Charnoz, cadre supérieure dans une grande entreprise de transport public
• Richard Codron, cadre supérieur RTE
• Christine Comte, responsable partenariats de La Poste France Comté
• Laurent Cooper, représentant cadre au conseil d’administration de SNCF Mobilité
• Pierre Delanoue, cadre supérieur direction RH SNCF (retraité)
• Denis Durand, directeur adjoint, retraité, Banque de France
• Alain Février, directeur de recherche dans l’énergie
• Antonio Fiori, résident d’AMO CONSEILS, ingénierie du bâtiment
• Philippe Fontfrede, entrepreneur social, initiateur de la pétition " Moi, patron de ma PME, je n’ai surtout pas besoin de la loi el khomri !"
• Olivia Fortin, co-gérante SARL WOOOM et SARL ORGANIK - Evénementiel - Marseille.
• Jean-Luc Gibelin, directeur d’hôpital
• Anthony Gratacos, president, SAS Gratacos Père et Fils
• André Hue, cadre dirigeant de l’Agence Française de Développement
• Pierre Hullo, cadre dirigeant d’une entreprise du secteur postal
• Alain Janvier, ingénieur retraité, groupe Safran-Snecma
• Brigitte Jonon, cadre supérieure à la Banque Postale, administratrice du groupe La Poste
• Olivier Jouan, président conseil d’administration de la SA-SCOP Port Parallèle
• Guy Kabla, gérant de la SAS BATINOL, société de promotion immobilière, marchand de biens
• Marie-José Kotlicki, cadre supérieure au ministère des finances, secrétaire générale de l’UGICT-CGT
• Laetitia Kruszynska, responsable marketing, cadre supérieure à Orange
• Pascale Lalys, dirigeante PAO SNCF
• Jacques Lavaud, haut fonctionnaire (cour des comptes) retraité
• Francois Longerinas, PDG de l’Ecole des Métiers de l’Information (EMI-CFD)
• Serge Mas, économiste, cadre supérieur à Orange
• Nicolas Mérigot, délégué général, CJDES
• Pedro Mota, fondateur et gérant de la Librairie Ill aux Trésors
• André Olivier, président Cave Lex
• Pascal Pelisson, ingénieur à SAFRAN AERO ENGINES.
• Michèle Polère, gérante Restaurant JAM
• Christopher Polmann, professeur des Universités, agrégé de droit public, Université de Lorraine- Metz
• Alain Prouvenq, représentant cadre au conseil de surveillance du Groupe Public Ferroviaire (SNCF)
• Franck Pupunat, cadre dirigeant d’une entreprise du secteur postal
• Jean Paul Rignac, chercheur, administrateur EDF
• Claude Riwan, économiste statisticien, cadre supérieur à Orange
• Jean Sammut, président de PROCIAL
• Danielle Sinoquet, cadre supérieur direction de la stratégie SNCF
• Daniel Sommer, PDG Groupe Speed Rabbit Pizza - Mezzo di Pasta - Mania
• Stéphane Soulard, cadre supérieur en informatique
• Gilles Thomas, expert caténaire (direction de la maintenance) SNCF Réseau
• Olivier Uwer, directeur adjoint d’établissement SNCF Mobilité
• Franck Varennes, expert Voie (direction de la maintenance) SNCF Réseau
• Patrick Widloecher, cadre dirigeant d’une entreprise du secteur postal