logo-impression
  • Posté le 6 mars 2020 / 41 visites

Boycott du CHSCT-C du 3 mars 2020 - Déclaration liminaire CGT – FO – Solidaires Finances

Nos organisations syndicales ont lu cette liminaire et quitté le CHSCTC du 3 mars, pour protester contre l’utilisation du 49-3 dans le cadre du projet de réforme des retraites

Samedi, le premier ministre a annoncé le recours à l’article 49 alinéa 3 afin de mettre un terme aux débats parlementaires sur la réforme des retraites proposée par son gouvernement.

Cela démontre l’impuissance du gouvernement à répondre aux interrogations sérieuses et légitimes des parlementaires à propos de ce projet incomplet, très approximatif et aux multiples inconnues. C’est également une nouvelle preuve, si celle-ci était nécessaire, que le gouvernement refuse le débat et veut faire passer en force ce projet de régression sociale minoritaire dans l’opinion publique.

Depuis plus d’un an, la majorité des syndicats ici présents se sont mobilisés pour refuser ce projet, injuste et, inéquitable. Mobilisation multiforme, de manifestations en actions symboliques, le mouvement social a relayé l’opposition forte de la majorité de la population.

Aujourd’hui, le combat continue : contre les reculs démocratiques, contre les attaques à notre système social. Dès samedi soir des rassemblements ont été organisés, des appels à rassemblement ont été lancés pour les jours à venir et d’autres actions sont en cours d’organisation.

C’est dans ce contexte que se tient aujourd’hui notre CHSCT. Les thématiques abordées dans cette instance pourraient paraitre éloignées de ce contexte national que nous venons de rappeler.
Il n’en est rien.

Le gouvernement ignore nos organisations syndicales CGT, FO et Solidaires. Il reste sourd face aux multiples manifestations dans tout le pays et face à un conseil d’état qui dénonce les imperfections du projet de réforme des retraites.

Nous sommes confrontés à cette même surdité en CHSCT. Nous avons beau dire l’inefficacité des mesures de prévention face à la persistance des risques psycho-sociaux, de la souffrance engendrée par les multiples réorganisations, restructurations, les directions continuent à marche forcée, sans aucune concertation, leur destruction du service public.

Point n’est nécessaire à notre administration d’user d’un 49.3. Elle prétexte l’urgence des calendriers pour mettre en œuvre à la hussarde la politique gouvernementale et passer outre les recommandations en matière de prévention primaire. Certains acteurs de prévention, dans leur rapport annuel, font ce même constat d’agent.e.s en grande difficulté face au déni, voire au mépris, de directions qui ne tiennent aucun compte de l’expression de leurs agent.e.s.

Si nous étions restés, nous vous aurions dit que la transformation de la DGE n’est qu’une illustration parmi tant d’autres de cette volonté politique de casser le service public en portant atteinte à l’intégrité physique et psychologique des agent.e.s que nous connaissons.

Si nous étions restés, nous vous aurions redit notre opposition à la fusion des CT et des CHSCT qui va diluer encore plus l’efficacité de cette instance.

Si nous étions restés, nous vous aurions redit que les visites du CHSCT ne font que confirmer ce que nous lisons dans les DUERP/PAP : des agent.e.s en surcharge de travail qui osent à peine le dire par peur des représailles.

Si nous étions restés, nous aurions également évoqué la question de la gestion de la crise sanitaire en interne des MEF et le mépris dans lequel sont tenus les membres du CHSCT de centrale, non invité.e.s à la réunion d’information organisée par la Secrétaire générale de Bercy, vendredi 28 février 2020.

Alors, nous sommes venus vous dire que nous ne restons pas. Nous allons prendre le temps que nous aurions pu consacrer à la réunion de cette instances pour informer les agent.e.s des mauvaises façons faites à l’ensemble des futur.e.s retraité.e.s par la mise en œuvre du 49.3 et les appeler aux rassemblements et manifestations qui sont prévus ce jour et les jours suivants. Et informer l’ensemble des agent.e.s de l’administration centrale des déclinaisons de la loi de transformation de la fonction publique, dans la précipitation, sans concertation, avec une information très minimaliste des agent.e.s et de leurs représentant.e.s.

Paris, le 3 mars 2020

Documents joints à l'article :