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  • Posté le 14 mars 2017 / 70 visites

Digital labor : le syndicalisme qui vient

[Invitation]
L’Ugict-CGT organise une soirée débat avec Antonio Casilli (sociologue et spécialiste des réseaux sociaux), le 29 mars à 17h30, au siège de la CGT (en salle du CCN), autour de la thématique de l’uberisation, et plus largement de la transformation numérique qui impacte le travail et le syndicalisme.

Les inquiétudes actuelles face aux vagues d’"ubérisation" et d’automatisation qui touchent le système productif international poussent à interroger les formes traditionnelles du syndicalisme et du dialogue social.

Les analyses actuelles font souvent l’impasse sur les spécificités du travail à l’heure des plateforme. Ce dernier n’est pas seulement caractérisé par la précarisation des travailleurs "à la demande", mais par la tâcheronnisation et de dataïfication de tous les métiers.

Dans la mesure où tout travail se transforme en "digital labor", les emplois sont menacés par deux forces complémentaires et, jusqu’à maintenant, peu reconnues.

D’une part, on assiste à l’émergence d’énormes marchés du *micro-travail* sur internet, strictement liés aux intérêts des entreprises nationales, qui délocalisent de manière sournoise un nombre croissant d’activités.

De l’autre, les entreprises se plateformisent en assumant la forme d’écosystèmes où tous les acteurs sont transformés en producteurs : les clients, les consommateurs finaux, les foules anonymes.

Face à cette décomposition numérique de la force de travail, des nouvelles conflictualités se manifestent. Au niveau international, un syndicalisme de nouvelle génération fait surface, orienté vers la mise en place d’alternatives au capitalisme des plateformes : du "platform cooperativism", au communs, au fairwork.

Antonio Casilli est maître de conférences en Digital Humanities à Telecom ParisTech et chercheur associé en sociologie au Centre Edgar-Morin (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris).
Co-auteur de "Qu’est-ce que le Digital Labor"