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  • Posté le 15 juin 2022 / 12 visites

Pourquoi la CGT a appelé à faire grève au Quai d’Orsay ?

Contre la disparition des métiers de la diplomatie, du consulaire, de la coopération et de l’action culturelle.

Les réformes s’accumulent au MAE sur fond d’interministérialité aveugle où les agents seraient interchangeables arbitrairement. Des métiers, des corps disparaissent. Le Quai d’Orsay disparaît petit à petit.

Voici l’expression de nos camarades du MAE :

Le 2 juin 2022, l’intersyndicale regroupant la majorité des organisations syndicales du MEAE (sauf la CFDT et l’AP-MAE) et un Collectif de 500 agents dont de nombreux jeunes diplomates a déposé un préavis de grève.
Cesser le travail n’est jamais une décision facile à prendre tant elle n’est pas dans la culture maison.

Mais,

  • face à la réforme de la fonction publique et à la « déconstruction » du statut de fonctionnaire,
  • face à la régression en cours tant sur les conditions de travail que sur les rémunérations, les promotions, le dialogue social,
  • face à la négation de nos spécificités qui nous place au rang de vulgaires exécuteurs de « process » sans consistance ni connaissance du travail réel,
    La CGT a toujours manifesté son opposition et a appelé régulièrement les agents à se mobiliser pour la défense de notre service public et de notre statut de fonctionnaire.

Aujourd’hui,

  • face à la suppression brutale du corps diplomatique qui frappe les corps de conseillers des affaires étrangères et de ministres plénipotentiaires,
  • face à ce qui aura aussi des répercussions profondes sur l’avenir de tous les personnels, qu’ils soient personnels, titulaires, secrétaires des affaires étrangères ou de chancellerie, attachés ou secrétaires des systèmes d’information, adjoints techniques ou administratifs de chancellerie, ou contractuels de droit public ou de droit local
    il faut réagir.

Plus que la défense des corps dits « d’encadrement supérieur », c’est la question des moyens humains donnés à notre ministère, de son périmètre de compétences, de sa capacité à gérer ses personnels en toute transparence, avec un véritable statut juridique pour les agents recrutés localement, de sa volonté à former et à offrir un vrai déroulement de carrière, quel que soit son grade, que cette grève veut poser.

C’est l’existence même du ministère qui est en question.

C’est pourquoi,
la CGT MAE a appellé à une mobilisation massive, par la grève ou par des réunions d’information (heure syndicale ou assemblée générale) pour exprimer colère et désamour y compris à travers des cahiers revendicatifs.

Ensemble, exigeons une grande consultation, en lien étroit avec les organisations syndicales, sous la forme d’assises du Quai d’Orsay pour écouter tous les agents et mettre sur la table l’ensemble des questions : nos missions, nos moyens et nos statuts. Il en va de l’avenir de notre diplomatie, de notre réseau consulaire, de notre rayonnement culturel.

Une fois n’est pas coutume,

  • le mécontentement résonne en dehors des couloirs feutrés du Ministère. Les média (Le Monde, Marianne, Mediapart, RFI, l’AFP, etc.) se sont emparés du sujet, apportant à notre cause un écho inconnu jusque-là. Sans compter que le mouvement coïncide avec un changement à la tête de notre Ministère (et impactera donc l’agenda des débuts de Mme Colonna) et la tenue des élections législatives.
  • les catégories A et A + sont avec nous, emportant avec eux des organisations syndicales dont la grève n’était pas, c’est le moins que l’on puisse dire, le mode d’expression favori.

Ce que la CGT MAE réclame :

• L’annulation du décret n° 2022-561 du 16 avril 2022 modifiant le décret n°69-222 du 6 mars 1969 relatif au statut particulier des agents diplomatiques et consulaires
• L’inscription des corps du MEAE sur la liste des exemptions de publication sur la Place de l’Emploi Public PEP ;
• 10% d’effectifs supplémentaires : création de 1300 emplois dans les postes et en administration centrale
• L’arrêt des mesures de réduction budgétaire dans les services consulaires
• Le retour d’un véritable service public pour la coopération et la culture
• La reconnaissance des spécificités de nos missions diplomatiques et consulaires
• La revalorisation des salaires, en particulier pour les agents recrutés localement
• Un véritable statut juridique pour les agents recrutés dans nos postes à l’étranger

Vous trouverez ci-dessous l’appel intersyndical pour cette grève du 2 juin 2022

Documents joints à l'article :